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La coopération allemande au développement politique en détail

Coopération Allemande

Coopération AllemandeDeutsche Zusammenarbeit, © Auswärtiges Amt

23.12.2021 - Article

La coopération au développement entre la République fédérale d'Allemagne et l'ex-Haute-Volta, le Burkina Faso depuis 1984, a débuté en 1961. C'était seulement un an après l'indépendance de l'ancienne colonie française et l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays. C'est encore aujourd'hui un élément essentiel des relations entre l'Allemagne et le Burkina Faso.

L'objectif primordial de la coopération allemande au développement est de lutter contre la pauvreté et de soutenir le développement durable du Burkina Faso, également en tant que contribution importante pour surmonter à long terme la crise sécuritaire et humanitaire actuelle. Afin d'y apporter un soutien supplémentaire à court et moyen terme, la coopération allemande au développement est également active au Burkina Faso avec des mesures à court terme à travers une aide transitoire et l'initiative spéciale « Combattre les causes de la migration - (ré)intégrer les réfugiés ».

L'engagement allemand s'appuie consciemment sur la stratégie nationale de développement, le PNDES II - Plan National de Développement Économique et Social 2021-2025 et s'y inscrit. Les dernières négociations gouvernementales ont eu lieu en septembre 2020. Des engagements pour un montant de 71,45 millions d'euros (dont 21,7 millions d'euros au titre de l'initiative spéciale Un monde sans faim) ont été consacrés aux trois pôles prioritaires définis conjointement :

  • Paix et cohésion sociale (décentralisation, bonne gouvernance financière, prévention des crises),
  • Protection de nos bases existentielles (environnement et ressources naturelles)
  • Un monde sans faim (agriculture, développement rural).

En plus de ces questions centrales, les deux pays coopèrent dans les domaines des droits de l'enfant et de la jeunesse, de la bonne gouvernance et de la gestion des frontières, ainsi que sur les thèmes d'initiative climat et développement ainsi que de la santé.

L'Allemagne met en œuvre sa coopération au développement à travers ses organisations de mise en œuvre technique via la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et de la coopération financière via la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW).

De plus, le gouvernement fédéral soutient le Burkina Faso à travers ses programmes régionaux et mondiaux ainsi qu’à travers les organisations multilatérales telles que les Nations Unies (ONU), la Banque mondiale et l'Union européenne (UE). L'Allemagne est le troisième contributeur à l'ONU et le plus important de l'UE. Les organisations non gouvernementales internationales et nationales (ONG), les mécènes privés et les fondations politiques sont également soutenus par le gouvernement fédéral dans leur travail au Burkina Faso.

Sur le plan géographique, le portefeuille bilatéral allemand se concentre principalement (mais pas exclusivement) sur les régions clés du sud-ouest et de l'est du pays.

La coopération bilatérale au développement politique entre l'Allemagne et le Burkina Faso

Dans le cadre de négociations gouvernementales bilatérales sur la coopération au développement, les gouvernements des deux pays s’accordent tous les deux ans sur les objectifs, les pôles prioritaires et les projets planifiés ensemble.

Les dernières négociations gouvernementales ont eu lieu virtuellement en septembre 2020 en raison de la pandémie de COVID-19. A cette occasion, l'Allemagne et le Burkina Faso y ont convenu ensemble des trois pôles prioritaires de coopération.

Pôle prioritaire « Un monde sans faim »

Dans le cadre de ce pôle prioritaire, la coopération allemande au développement se concentre sur la promotion de l'agriculture et de la sécurité alimentaire. Nous voulons contribuer à augmenter la production agricole et les revenus des Burkinabè qui travaillent dans ce secteur. 86 % de la population dépend économiquement du secteur agricole. Par ailleurs, les conditions de travail qui prévalent dans l'agriculture doivent être améliorées et la sécurité alimentaire assurée par l'augmentation de la production.

L'Allemagne poursuit concrètement ces objectifs par la promotion de projets sur les techniques efficaces d'irrigation, la protection des sols et la réhabilitation des terres agricoles dégradées et érodées. Un accent particulier est mis sur le partenariat direct avec les agriculteurs concernés. Ils bénéficient également d’un appui pour l’accroissement du rendement de leurs cultures et pour la transformation et commercialisation de façon plus efficace dans les chaines de valeur. Les exemples sont le riz, le sésame, le manioc, le moringa, l'amarante et les patates douces.

L'initiative spéciale « Un monde sans faim » du Ministère fédéral de la Coopération économique fait entre autre la promotion des mesures visant à améliorer la résilience des cultures ainsi que des « centres d'innovation verte », qui diffusent les innovations dans le secteur agricole et fournissent aux petits agriculteurs des appui-conseils en fonction de leurs besoins.

Les projets allemands créent de nouveaux emplois et la population rurale, en particulier les jeunes et les femmes, bénéficie d'un meilleur accès au marché du travail grâce à la formation et à l'éducation, leur donnant ainsi des perspectives économiques.

Pôle prioritaire « Paix et cohésion sociale »

Ce pôle prioritaire porte sur « la décentralisation et la cohésion sociale ». L'objectif ici est, exception faite des grandes villes, de renforcer dans cette structure centralisée qu’est le Burkina Faso, les structures étatiques et d'améliorer les infrastructures et les services étatiques dans les zones plus rurales. La participation des citoyens dans le processus local de décision doit être notamment renforcée.

Toutes ces mesures devraient permettre de réduire les disparités économiques et sociales entre les zones rurales et urbaines, de créer des perspectives et de contribuer ainsi à la prévention des crises et des migrations.

Concrètement, l'Allemagne vise avec ses projets le renforcement des compétences et des capacités (également financières) des différentes autorités régionales et administrations locales ainsi qu'à la promotion de la formation des fonctionnaires locaux. Les communes reçoivent également un soutien pour la mise en place et l'entretien d’infrastructures économiques et sociales et pour la mise en œuvre du transfert de compétences de l'État central vers le niveau local.

Pôle Prioritaire « Protection de nos moyens de subsistance - l'environnement et les ressources naturelles »

L’objectif du pôle prioritaire est d'améliorer « l'eau et l'assainissement », en particulier, l'accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les petites et moyennes villes ainsi que les villages rattachés.

La coopération allemande au développement travaille en particulier avec le ministère de l'Eau et de l'assainissement, l’Office National de l’Eau et de l’Assainissement ONEA et chaque commune pour renforcer leurs capacités administratives et promouvoir la construction d'infrastructures (systèmes d’adduction d'eau potable et des latrines au niveau des ménages, des écoles, des services de santé et des marchés). Ces projets s'accompagnent de l'utilisation des nouvelles technologies et des formations en sensibilisation.

L'engagement allemand pour les droits des enfants et des jeunes au Burkina Faso

En plus des trois pôles prioritaires de la coopération allemande au développement, l'Allemagne s’engage au Burkina Faso dans le domaine des droits des enfants et des jeunes. L'objectif principal est de renforcer cette couche de population particulièrement vulnérable et de promouvoir la prise de conscience de ses droits. Les garçons et les filles devraient en particulier être protégés contre la traite des enfants, le travail des enfants, les mariages forcés et les mutilations génitales féminines. La sensibilisation devrait également contribuer à réduire le nombre de grossesses précoces non désirées.

Afin d'atteindre ces objectifs, la coopération allemande au développement accompagne le gouvernement burkinabé dans la mise en œuvre plus efficace des lois et mesures existantes pour la protection des enfants et dans la sensibilisation aux droits des enfants d'autres acteurs, tels que la population, l'administration et les forces de sécurité. Il s'agit de mettre en place tout un réseau de protection de l'enfance. En outre, la coopération allemande au développement finance la construction, la rénovation et l'équipement d'écoles, encourage la formation scolaire et professionnelle des enfants et des jeunes, ainsi que les activités génératrices de revenus pour les jeunes.

Soutenir la bonne gouvernance

Dans le domaine de la bonne gouvernance, qui est également déterminant pour tous les autres secteurs de la politique de développement, l'Allemagne travaille en étroite collaboration avec le ministère burkinabé de l'Économie et des Finances et prône la mise en œuvre systématique d'une réforme budgétaire globale.

A travers cette réforme, le budget de l’État burkinabé serait davantage orienté sur les normes internationales en matière d'efficacité, de transparence et de responsabilité.

L'engagement allemand dans le domaine de la gestion des frontières

Compte tenu de la situation sécuritaire fragile dans de nombreuses régions du Burkina Faso, la coopération allemande au développement se concentre de plus en plus sur les questions de sécurité. A ce niveau, le gouvernement fédéral travaille en étroite collaboration avec l'Union européenne pour mettre en œuvre la stratégie de gestion des frontières développée par le gouvernement burkinabé.

L'objectif est d'accroître la sécurité et la stabilité dans les zones frontalières et d'améliorer les conditions de vie de la population locale. En particulier, la présence de l'État dans ces zones menacées doit être renforcée, les services de base accrus et la coopération transfrontalière avec les pays voisins du Mali et du Niger élargie.

Le programme régional du Service Civil pour la Paix (ZDF) au Burkina Faso, au Niger et au Bénin contribue également à l'utilisation pacifique et équitable des ressources naturelles entre ces États et à la promotion d’une agriculture pastorale pacifique et transfrontalière.

Proximité de la population et flexibilité : l'aide à la transition

Le Burkina Faso est le pays cible de l'aide dite de transition depuis 2021. Son objectif est de renforcer durablement la résilience des personnes particulièrement touchées et des structures locales afin qu'elles puissent faire face de manière autonome aux crises existantes et réduire le risque de nouvelles. L'Initiative pour la résilience au Sahel du Programme alimentaire mondial des Nations Unies est au cœur de l'engagement de l'aide à la transition au Burkina Faso.

Cette Initiative Résilience du Sahel, lancée en 2018, représente une nouvelle approche de l'aide à la transition au Sahel. Le financement pluriannuel (2018-2023) d'un montant de 284,4 millions d'euros devrait durablement améliorer l’accès à la nourriture et les moyens de subsistance de plus d'un million de personnes dans les pays du G5 Sahel. A ce jour, près de 1,2 million de personnes ont bénéficié des mesures financées par le BMZ. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM)pour le Burkina Faso a promis 32,3 millions d'euros pour la période 2018-2023.

Appui à la coopération régionale et mondiale

En plus de la coopération au développement bilatérale germano-burkinabè, l'Allemagne est également impliquée dans des projets régionaux et mondiaux pour une meilleure coopération et des approches mieux coordonnées entre les pays voisins. La coopération allemande au développement soutient l'Union Africaine (UA) et les organisations régionales telles que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Un exemple en est la mise en œuvre d'un concept de protection et de gestion de la biodiversité dans la réserve biosphérique de W-Arly-Pendjari, dans les trois pays frontaliers du Burkina Faso, du Niger et du Mali et un programme de prévention des maladies dans l’espace CEDEAO.

Dans le domaine de la santé, la coopération allemande au développement soutient également des programmes de santé reproductive, de prévention du VIH/SIDA et de prévention des maladies. En outre, le programme immédiat Corona a financé des mesures de lutte contre le Corona, par exemple sous la forme de fournitures en matériels pour les communautés partenaires. Un programme régional allemand encourage la formation professionnelle en agriculture pour les femmes.

Coopération non gouvernementale - Une coopération de personne à personne

De nombreux acteurs non gouvernementaux allemands soutiennent le développement du Burkina Faso avec beaucoup d’engagement, notamment des organisations non gouvernementales (ONG) et des fondations politiques. Une aide active est également fournie par le biais des jumelages de villes. Le gouvernement allemand contribue financièrement à ces activités, qui complètent de manière significative la coopération étatique.

Coopération culturelle - promouvoir le partenariat germano-burkinabe dans les domaines de la culture, de la langue et de l'éducation

Événements culturels, cours d'allemand, bourses et soutien à l'enseignement supérieur au Burkina Faso sont au cœur des travaux du Goethe Institut et du Service allemand d'échanges universitaires (DAAD), qui travaillent tous deux avec de nombreux partenaires.

Coopération multilatérale

Il ne faut pas oublier la contribution financière substantielle de l'Allemagne aux acteurs multilatéraux tels que l'Union européenne (environ 20 %), la Banque mondiale (environ 4 %) et les Nations Unies. Le gouvernement allemand s'efforce de faire en sorte que le travail de ces organisations contribue encore plus à la réduction de la pauvreté.

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